Forum départemental de l’eau- Stratégie 2025-2030 du 4e Plan Départemental de l’Eau (PDE)

Ce vendredi 6 juin à Provins s’est tenu le Forum départemental de l’eau, marquant le lancement de la stratégie 2025-2030 du 4e Plan Départemental de l’Eau (PDE).

Pour la première fois, les pêcheurs ont été invités par François PARIGI, président du Conseil départemental, à s’exprimer, rappelant une vérité essentielle : protéger les personnes, les biens et nos rivières, c’est faire de l’aménagement du territoire une priorité pour tous.

Trop souvent oubliés dans le débat public, les milieux d’eau douce – rivières, mares, zones humides – sont pourtant indispensables à notre équilibre environnemental.

C’est vrai : ces milieux sont souvent discrets, voire invisibles dans notre quotidien. Pourtant, les signaux de leur dégradation sont nombreux et préoccupants.

Le plus évident, c’est l’altération des populations de certaines espèces dans les cours d’eau : poissons, amphibiens (comme le triton) ou insectes aquatiques (comme la libellule).
Par exemple, la présence du brochet – espèce emblématique de nos rivières de plaine – dépend de la surface, de la qualité et de la fonctionnalité des zones de reproduction, qui ne sont rien d’autre que des zones humides.

Sa présence est un bon indicateur de la qualité des rivières : lorsqu’il disparaît, cela traduit souvent une dégradation de son habitat, liée à des modifications physiques du milieu.

La disparition progressive de ces zones humides – souvent asséchées ou artificialisées – est un signal silencieux mais alarmant.

Ces milieux jouent pourtant un rôle essentiel : zones d’expansion des crues, filtres naturels contre les polluants, réservoirs de biodiversité…

Autre signal fort : la prolifération d’algues vertes et de cyanobactéries, souvent causée par un excès de nutriments issus de rejets divers, entraînant une diminution de l’oxygène dissous dans l’eau – avec un impact direct sur la faune piscicole.

On observe également des fluctuations anormales du niveau de l’eau ou des épisodes de sécheresse plus fréquents, en lien avec le changement climatique et une gestion artificialisée des cours d’eau.

Ces phénomènes fragilisent les écosystèmes et perturbent les cycles naturels.

Tous ces signaux sont des alertes.

Ils nous rappellent que les milieux d’eau douce, bien qu’invisibles pour beaucoup, sont en danger, et qu’ils exigent une attention urgente.

Le Plan Départemental de l’Eau (PDE) peut jouer un rôle central pour reconnecter les citoyens aux enjeux de biodiversité aquatique, en tant qu’outil de sensibilisation, de médiation et d’action collective.

D’abord, il peut renforcer la pédagogie autour de l’eau, en soutenant des actions d’éducation à l’environnement, notamment dans les écoles, avec l’appui de la Fédération de pêche et de ses associations locales.

Il peut, par exemple, favoriser la mise en place d’outils du réseau de la pêche de loisir, tels que :

• des parcours labellisés « Famille » ou « Passion »,
• des sentiers pédagogiques,
• ou encore des ateliers “Pêche Nature”, pour découvrir ce qui se cache sous la surface de l’eau.

Ensuite, le PDE peut donner de la visibilité aux enjeux locaux. Beaucoup de citoyens ignorent encore la richesse et la fragilité des milieux aquatiques de leur propre territoire.

Il peut aussi encourager la participation citoyenne, notamment à travers les 39 AAPPMA (Associations agréées pour la pêche et la protection du milieu aquatique), qui organisent toute l’année des journées de nettoyage des rivières.

Bref, reconnecter les citoyens à l’eau et à sa biodiversité ne passe pas uniquement par des experts.

Le PDE peut devenir un véritable levier de proximité, un pont entre la connaissance scientifique et l’expérience des acteurs de terrain présents sur l’ensemble du territoire.

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