Le site institutionnel de la Fédération Nationale de la Pêche en France
Accéder au siteLe site institutionnel de la Fédération Nationale de la Pêche en France
Accéder au sitegenerationpeche.fr – Toute l’actu de la pêche en France
Accéder au siteTrouvez les informations pêche de votre département
Accéder au sitecartedepeche.fr - Le site officiel pour obtenir la carte de pêche de votre association agréée
Accéder au siteAutrefois bien représenté dans nos cours d’eau, le brochet a fortement décliné ces dernières décennies. Ce constat malheureux est à mettre en lien avec la forte régression de ses sites de reproduction que sont les zones humides. Leur déclin a pour cause une pression anthropique toujours plus importante (urbanisation, endiguement du lit mineur, intensification de l’agriculture…), qui s’est avérée préjudiciable, non seulement pour le brochet, mais aussi pour la qualité de l’eau et de la biodiversité, et a également accentué la vulnérabilité de nos territoires au risque d’inondation.
L’inventaire réalisé le long des 267 km de cours d’eau, que sont la Seine, la Marne, l’Yonne et le Loing, a permis de reconnaître 27 hectares de frayères à brochets sur le département de Seine-et- Marne. Cependant, l’évaluation de chaque site a mis en évidence que seulement 5,4 hectares étaient fonctionnels pour la reproduction du brochet. Le calcul d’une note globale pour chaque site à travers l’analyse de la fonctionnalité, la maîtrise du foncier et le degré d’investissement financier dans la restauration, a permis d’établir une hiérarchisation de chaque zone humide. Lors d’une analyse plus fine, il a été constaté des disparités entre les quatre axes, aussi bien en termes de surface fonctionnelle, de continuité écologique, de type de site que de degré d’investissement dans la restauration du milieu.
À la suite de cette étude, un programme d’action pour chaque grand axe sera réalisé, à travers la mise en place de mesure de protection, la réalisation de travaux d’aménagement et / ou d’entretien, la mise en place de suivi… Ces actions pourront être intégrées dans les Plans de Gestion Piscicole des Associations de Pêche qui aspirent à s’engager dans ce type d’initiative, car l’implication reste l’un des meilleurs outils de sensibilisation.
Cela permettra, à terme, une amélioration de la qualité de l’eau et de la biodiversité, un moyen de lutte contre les inondations, ainsi qu’un effet bénéfique pour la pêche de loisir, sur ces quatre grands axes emblématiques de la Seine-et Marne.
FDAAPPMA77
FDAAPPMA77
Durant le XXe siècle, 67% des zones humides ont disparu en France. La diminution de ces biotopes, véritables réservoirs accueillant une multitude d’espèces, a eu un impact considérable sur la biodiversité.
Au niveau piscicole, ces zones humides sont indispensables pour accomplir l’intégralité des cycles de développement de certaines espèces de poisson. C’est notamment le cas du brochet qui a besoin d’accéder à ces zones afin de se reproduire. Seulement, la destruction de ces sites et leur déconnexion au réseau hydrographique sont à l’origine du déclin de sa population. C’est une des raisons pour lesquelles le brochet a le statut d’espèce vulnérable en France. Sa présence témoigne donc du bon état du milieu. On parle d’une espèce « parapluie » ou « bio-indicatrice ».
Afin de le préserver, de nombreuses actions sont entreprises par les gestionnaires et scientifiques dans le but de mieux connaître sa dynamique de population, ce qui permettra d’orienter les efforts de gestion à travers la mise en place d’actions de restauration et d’entretien. Mieux connaître pour mieux protéger !
C’est pourquoi, la Fédération de Seine et Marne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (FDAAPPMA 77) et l’Union de Bassin Seine-Normandie (UBSN) mènent une étude sur le brochet de la Seine, entre Bray-sur-Seine et Villiers-sur-Seine. Celle-ci se déroulera de l’automne 2019 et l’été 2020. Le but ? S’appuyer sur les déplacements et les besoins de l’espèce pour identifier les zones humides à restaurer en priorité parmi celles inventoriées lors de l’étude de 2016, et évaluer l’efficacité des travaux de restauration déjà réalisés.
Comment ? Les brochets sont marqués en interne par des radio-émetteurs et en externe par une marque appelée « spaghetti » insérée au niveau de la nageoire dorsale comportant un numéro d’identification, et seront suivis par radiopistage. Il y a également quelques silures marqués de la même façon, afin de commencer à acquérir des données pour cette espèce sur ce secteur de la Seine.
SI VOUS CAPTUREZ UN BROCHET OU UN SILURE MARQUÉ,
Contactez nous par téléphone (01 64 39 03 08) ou par mail (milieu.aquatique@federationpeche77.fr)
Afin de préciser le lieu de capture, le numéro sur la marque et la taille du poisson.
POUR LE BON DÉROULEMENT DE L’ÉTUDE, REMETTEZ LE POISSON À L’EAU !
MERCI POUR VOTRE PARTICIPATION !
Les appuis financiers : l’Agence de l’Eau Seine-Normandie (AESN) et la Fédération Nationale la Pêche en France (FNPF)
Les premiers résultats marquants : d’après GRIMAUD M (2020) Étude du brochet (Esox lucius) et de ses frayères sur la Seine.
La Migration des Brochets
Le taux de retour
- Plus de 200 détections de brochets entre décembre 2019 et juin 2020 ;
- Plus de 70% des individus retrouvés (17 brochets sur les 24 marqués).
Les distances parcourues
Les infos clefs :
- Une distance totale parcourue moyenne de 12 km par brochet ;
- Avec une hétérogénéité dans le déplacement des individus, allant de 400 m à plus de 66 km (un brochet retrouvé dans l’Aube à Nogent-sur-Seine) sur la période de suivi ;
- il n’y a pas d’influence de l’âge et de la taille sur la distance parcourue ;
- Pas de différence observée entre les individus blessés et les autres (Dans la littérature, un brochet avec un leurre coincé dans la mâchoire retrouve son comportement habituel en quelques jours (Arlinghaus R., 2008 ; Klefoth et al., 2008) ;
Ce qui définit le déplacement des brochets :
- Pas de différence significative dans le déplacement des mâles et des femelles, même si les résultats montrent une tendance pour laquelle les mâles se déplacent plus que les femelles. Une stratégie de reproduction différente entre le mâle (polygyne) et la femelle (ponte fractionnée) ;
- Une migration qui commence avec un débit supérieur à 50 m3/s et une température comprise entre 6°C et 10°C ;
- Un brochet dans un bief ayant une bonne qualité de l’habitat et nombre de frayères potentielles conséquent, se déplacera moins pendant et après la reproduction.
Le franchissement des barrages
- Environ 29% des brochets détectés (5 individus), ont franchi les barrages de Jaulnes (77), du Vezoult (77) et de Beaulieu (10) ;
- Aucune détection de brochets marqués sur la passe à poissons du barrage de Jaulnes (77) ;
Deux possibilités de franchissement :
- Lorsque les barrages sont ouverts pendant les crues, avec un débit de Seine supérieur à 100 m3/s ;
- En passant par les annexes hydrauliques de la Seine (brochet détecté dans la noue de Jaulnes).
Le domaine vital
Le territoire de vie du brochet peut évoluer selon différents critères :
- Les brochets les plus âgés ont un domaine vital plus important, principalement pendant la période post-reproduction ;
- Il n’y a pas de différence selon la taille ou le sexe des individus ;
- Le domaine vital est plus important pendant la période de migration (recherche de zones de frai).
Le suivi des frayères de Jaulnes et Villiers
Diversité piscicole
- Amélioration de la diversité piscicole dans les frayères depuis les travaux d’entretien de 2017 ;
- D’autres espèces patrimoniales utilisent les frayères comme zone de grossissement. Par exemple, la loche de rivière, l’anguille et la tanche.
Reproduction du brochet et productivité
- La reproduction est avérée sur Jaulnes de 2016 à 2020 et sur Villiers de 2019 à 2020 ;
- La productivité est en hausse sur la Villiers et en baisse sur Jaulnes entre 2016 et 2020.
Paramètre de fonctionnalité des frayères
- Le débit de la Seine doit être au minimum de 100 m3/s ;
- La hauteur sur les frayères doit être au minimum de 20 cm ;
- La température de l’eau sur les frayères doit être supérieure à 6°C ;
- Ces paramètres doivent être stables pendant 40 jours minimum.
Préconisation des mesures de gestion
Pour les deux frayères
Mise en place de pâturage pour maintenir l’ouverture du milieu.
Pour la frayère de Jaulnes
- Fermeture des vannes dès que le débit passe en dessous des 100m3/s à partir de mars-avril
- Ouverture des vannes en juin-juillet pour permettre aux brochetons de rejoindre le cours d’eau et la régénération de la végétation, jusqu’en février-mars pour permettre aux géniteurs de rentrer dans la frayère.
Les appuis financiers : l’Agence de l’Eau Seine-Normandie (AESN) et la Fédération Nationale la Pêche en France (FNPF), le Crédit Agricole
En complément de l’étude radiopistage, la Fédération de Seine et Marne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (FDAAPPMA 77) et l’Union de Bassin Seine-Normandie (UBSN) réalise également une étude scalimétrique sur le brochet en Seine.
QU’EST-CE QU’UNE ÉTUDE SCALIMÉTRIQUE ?
La scalimétrie est une méthode permettant de déterminer l’âge d’un poisson à partir des stries de croissance d’une écaille. Il sera également possible de déterminer la taille de la première reproduction.
COMMENT PARTICIPER ?
Les pêcheurs souhaitant participer peuvent nous transmettre des échantillons d’écailles prélevées sur les brochets capturés en Seine.
Si vous souhaitez contribuer à cette étude, vous trouverez ci-dessous les indications à respecter :
Dans le cadre du projet de radiopistage du brochet en Seine (Cf. paragraphe Radiopistage) , la Fédération de pêche de Seine-et-Marne a réalisé des investigations complémentaires afin de caractériser l’ensemble du biotope : inventaires piscicoles, ADNe (recensement des espèces piscicoles grâce à l’ADN présent dans l’eau), bathymétrie, analyses des macro-invertébrés, suivi de la température…